LAGHOUAT-HISTOIRE
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LES PROTECTORATS DE LAGHOUAT OU LAGHOUAT ENTRE DEUX FAMILLES (par Bachir Rouighi )

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LES PROTECTORATS DE LAGHOUAT OU LAGHOUAT ENTRE DEUX FAMILLES (par Bachir Rouighi ) Empty LES PROTECTORATS DE LAGHOUAT OU LAGHOUAT ENTRE DEUX FAMILLES (par Bachir Rouighi )

Message par Admin Lun 14 Avr - 19:04

LES PROTECTORATS DE LAGHOUAT OU LAGHOUAT ENTRE DEUX FAMILLES



Comme toutes les cités sahariennes, à Laghouat fut édifié aussi un gouvernement qui aspirait à commander tout un « pays », celui « de Laghouat et des Larbaa ». Ce pouvoir convoiterait même le pays du M’zab et certaines tribus des Oulad Naïl.

Ce gouvernement local était à caractère oligarchique où des familles avaient la mainmise sur la gestion des affaires publiques de la ville et ses dépendances. Bien que cette gérance se résume à quelques affaires moins complexes que celles d’un pouvoir moderne, le règne de ces familles était omnipotent.



La tradition locale nous dévoile le pouvoir des deux çoff « Ahlaf » et « Oulad Serghine », celui des cheikhs des tribus Larbaa qui fut pour une certaine période unifié avec la famille des Oulad Chaoui ben Ahmed de 1736 à 1813.

Pour Laghouat, on peut dire que ce pouvoir fut unique et unifié à partir de 1828 lorsque le chef des « Alafs », Ahmed ben Salem ben Maamar réussit avec son frère Yahia ben Maamar à prendre le commandement de toute la ville jusqu’à l’arrivée des français.

A partir de la prise d’Alger et de l’extension de la colonisation française à l’intérieur du pays, ce gouvernement connaitra une évolution liée à deux grandes familles traditionnelles qui assumeront ce qu’on pourrait appeler « le protectorat de Laghouat ».

A Laghouat, les français ont conservé le pouvoir oligarchique des anciennes familles et ont fait que l’administration soit une sorte de « protectorat ». Il n’en fut pas un seul mais deux.

Le premier fut déclaré en 1844 et a duré jusqu’en 1851 où le gouvernement de la ville, des ksours (Ain Madhi, Tadjmout, Ksar el Hirane, Assafia et El- Houita) et des nomades Larbaa  appartenait à la grande famille des Bensalem (Zaanine) dont deux illustres membres Ahmed ben Salem et Yahia ben Maamar gouvernaient la région, Ahmed était « Khalifa du Roi de la France » et son frère, Yahia était l’agha de Laghouat sous le commandement du premier.

Au bout de la septième année de son règne, Ahmed ben salem perd le pouvoir et le protectorat s’effrite. Le pays de Laghouat se soulève contre le colonisateur et résiste à ses armées qui réussirent à prendre la ville le 4 décembre 1852. A partir de cette date la France s’installe à Laghouat, une année auparavant elle destitue son « Khalifa » Bensalem. C’est alors la décadence de ce pouvoir qui n’a pas eu le temps d’évoluer et de s’affermer comme celui des « sultans de Touggourt : les Bendjellab » ou encore « les Chouyouk Al-Arab » des Zibans. Vingt trois années d’existence dans un contexte mouvementé n’ont pas suffi pour monter un système de gouvernement à Laghouat. Toutefois, l’ancienne famille Bensalem ne perd pas son prestige, les successeurs d’Ahmed ben Salem continuent à assumer un pouvoir caidal de la ville.

Un deuxième protectorat si l’on ose dire fut instauré après la prise de Laghouat et l’installation du colonisateur dans cette ville. Ce protectorat est de fait, c’est la force et le prestige d’une autre famille qui a fait que certains auteurs évoquent ce « deuxième protectorat de Laghouat ». Cette situation est due à l’ascension d’une autre famille traditionnelle de la région, la famille « Ferhat » qui du Caidat des Maamra règnera sur toute la confédération des Larbaa depuis 1875.

Le chef de cette famille était le Caid Mohammed ben Tayeb (1816-1870), le chef de la tribu des Maamra, nommé Caid de cette même tribu, par Ahmed ben Salem en 1847. Son fils Lakhdar lui succéda à la tête des Maamra et sera nommé Agha des Larbaa en 1875. A partir de ce moment on peut parler d’une dynastie seigneuriale.

Le prestige de cette famille ne se limite pas aux Larbaa. Ses membres ont influé toute la région de Laghouat y compris la ville, ils comptaient parmi ses notabilités et faisaient partie de la chefferie locale. C’étaient des féaux de cette ville qui occupaient le premier rang.

Ce protectorat se consolide avec la montée de l’Agha Djelloul et son élévation en 1930 à la dignité de « Khalifa ». Un titre mérité par Ahmed ben Salem en 1844 et qui n’a pas vu le jour à Laghouat depuis 1851.

Chacune des deux familles à son mérite, le premier protectorat était une étape qui a permis à cette ville de mieux se préparer et affronter le colonisateur et je laisse le soin aux  historiens pour prouver cette hypothèse. Tandis que le deuxième protectorat a œuvré aussi pour l’évolution de la ville et les exemples ne manquent pas...

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